AFFAIRE LEBLANC - CALERS
AFFAIRE JEAN-MICHEL LEBLANC / ERIC CALERS
Jean-Michel Leblanc
« La contre-enquête avait anéanti les charges retenues contre Jean-Michel Leblanc accusé d’avoir assassiné son beau-frère, Eric Calers, au moyen d’une carabine de calibre 22 long rifle, un soir de novembre 2001 dans le petit village de Busnes dans le Pas de Calais. »
Après douze années d’un imbroglio judiciaire digne de Kafka, après une contre-enquête de Roger-Marc Moreau prenant l’allure d’un véritable bras de fer avec une institution judiciaire cramponnée à d’indigentes convictions, après une rocambolesque reconstitution privée qui se révélera nettement plus instructive et déterminante que l’officielle... Jean-Michel Leblanc a enfin bénéficié d’un non-lieu pour cette accusation d’assassinat !
L’homme était donc bien innocent, mais consécutivement à toutes ces années de combat et à une mise en détention injustifiée de deux ans, on ne peut que constater et déplorer que l’ancien mis en cause, sa famille et ses proches ont été littéralement broyés par la superficialité, l’incompétence et l’irresponsabilité de certains enquêteurs et magistrats.
* * * * *
- Après la diffusion de l'émission Non Elucidé sur France 2, le dimanche 23 février 2014, les excellents hebdomadaires l’Avenir de l’Artois et L'Echo de la Lys ont publié un article, signé Rémy Foulon, intitulé "L’affaire Eric Calers resurgit"... (Voir ci-après) :
BUSNES
L’affaire Eric Calers resurgit
Le drame s’est produit en novembre 2001 à quelques
mètres de l’entrée de cette maison, rue de Lillers à Busnes
Il a bénéficié d’un non-lieu en septembre dernier. Le Busnois Jean-Michel Leblanc a quitté le village pour oublier. Dimanche 23 février, sur France 2, l’affaire Éric Calers a resurgi dans l’émission Non-élucidé. Devant 1,6 million de téléspectateurs. Treize ans après le drame, on ne sait toujours pas qui a tiré les huit balles le 2 novembre 2001 à 21h37.
L’affaire fait grand bruit à l’époque. Busnes est assailli par les médias. Le village n’a pas oublié ce drame. Il n’a pas non plus oublié l’incarcération à la prison de Béthune le 17 février 2001 de Jean-Michel Leblanc, 53 ans, beau-frère d’Éric Calers, 40 ans. Finalement libéré après une longue polémique sur le déroulé de l’instruction. Le coupable idéal doit notamment sa remise en liberté à Roger-Marc Moreau. Ce détective privé est un habitué des contre-enquêtes judiciaires. Dimanche, sur France 2, comme bien souvent, il a été interrogé par Arnaud Poivre d’Arvor. On se souvient notamment de ses prouesses dans l’affaire Omar Raddad.
« Des bras de fer
assez incroyables »
Quelques jours avant la diffusion de l’émission, nous l’avons contacté pour revenir sur l’affaire Éric Calers. « Ce sont toujours des contre-enquêtes délicates qui remettent en cause tout un système. Ce sont des bras de fer assez incroyables. » Celui de Busnes ne déroge pas à la règle.
Roger-Marc Moreau vient naturellement au secours de l’homme accusé d’un « assassinat odieux ». Le comité de soutien de Jean-Michel Leblanc, à l’époque, se rapproche du détective. Dans l’entourage du suspect n°1, plusieurs personnes doutent de sa culpabilité. La CFDT de l’entreprise Adecco, là où travaille Jean-Michel Leblanc, monte un comité, avec ses proches, pour démontrer que la justice commet une erreur. 20 000 euros sont débloqués pour défendre l’ancien délégué syndical. « Ils m’ont demandé d’intervenir. » La situation est déjà difficile quand Roger-Marc Moreau prend les choses en main. Le Busnois est en détention et souffre des conditions carcérales. Il l’a confirmé encore dimanche sur France 2. « Après examen du dossier, on se rend compte qu’il y a différentes anomalies. » Le scénario des gendarmes est remis en cause. « L’instruction a été uniquement menée à charge ».
Un coupable sans mobile
Le détenu aurait assassiné son beau-frère, Éric Calers, ouvrier à la Cristallerie d’Arques. Aucun mobile pour le crime. D’autant plus que Jean-Michel Leblanc a un alibi. Il était en pyjama, installé dans son canapé, il regardait Thalassa. Son fils et un copain dans une chambre avec la porte entrouverte, sa fille à l’étage... « S’il avait pris sa carabine cachée dans le garage, il serait passé par le couloir et aurait été vu. » Aussi, les détecteurs de présence à l’extérieur ne se sont pas allumés. Toujours est-il qu’on lui reproche de s’être rendu chez Éric Calers, à environ 750 mètres de chez lui, pour l’abattre. La victime rentrait du travail. Raccompagnée par Bruno Havet, son collègue. Elle a salué son épouse, avant de ressortir vérifier l’état de ses pneus. C’est là que le drame se produit. Huit balles sont tirées, sept dans la Renault 11, une dans le dos de la victime. « Il vomissait du sang et le sang lui est passé par les oreilles. On n’a rien entendu, aucun tir », raconte Cécile Calers, la femme du défunt. « Comment le tueur pouvait-il savoir qu’il allait ressortir ? », reprend l’enquêteur privé.
Leblanc a menti
L’accusation devient de plus en plus bancale en faveur de Jean-Michel Leblanc. Jusqu’à cette arme retrouvée chez lui, qui correspond à celle utilisée pour abattre Éric Calers. Le Busnois a menti. « C’est là que commence l’affaire Leblanc. » Pendant la perquisition, on retrouve une carabine 22 long rifle. Le suspect est mis en examen en février 2002 pour meurtre avec préméditation, mais il continue de clamer son innocence. Un premier expert affirme qu’il s’agit de l’arme du crime. Les mois passent et il faut attendre les résultats d’une deuxième expertise pour prouver que la carabine retrouvée n’est pas celle qui a tué Éric Calers d’une balle dans le dos. Les investigations sont arrêtées. Le village est en émoi. Une troisième expertise est nécessaire. Elle confirme la précédente en décembre 2002.
En attente d’un acquittement
Nouveau retournement de situation quand une arme de 4e catégorie non-déclarée est retrouvée chez Jean-Michel Leblanc. Enfin... ce qu’il en reste puisqu’elle a été détruite par le suspect. « Il avait jeté des morceaux et conservé des débris dans une poubelle. C’était une bêtise. » Les soupçons refont surface. Roger-Marc Moreau sort alors un témoin de son chapeau : Régis Dumont, 51 ans et ancien gendarme spécialiste des armes. Et surtout de celle retrouvée puisqu’il s’agit de la sienne. « Leblanc l’avait aidé à déménager et la carabine était restée dans le camion. Leblanc l’avait conservée, sans rien dire. » Le Busnois, gêné, ne fait pas mention de ce fait. « À la deuxième balle, l’arme aurait explosé, d’après le propriétaire de l’arme. » L’inculpation ne tient plus. Le Busnois est libéré le 24 février 2004 après une détention préventive de deux ans. L’épouse d’Éric Calers fait appel. Un nouveau non-lieu est proclamé en août dernier. L’appel doit confirmer ou non dans quelques mois. On ne sait toujours pas aujourd’hui qui a tué Éric Calers. Mais l’affaire peut encore être résolue.
Rémi FOULON
© l’avenir de l’artois 27/02/14 -
© l'echo de la lys 27/02/14 -
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